Cet article, publié dans le journal The conversation aborde la notion de sens au travail et son importance croissante dans le monde professionnel. De nos jours, de nombreuses entreprises tentent de satisfaire leurs employés en leur apportant du sens au sein de leur environnement de travail. Des initiatives telles que des espaces de détente, des activités de bien-être, ou encore des Responsables du bonheur (CHO) sont mises en place pour favoriser l’épanouissement des salariés. Dans le cadre de mes recherches, j’ai mis en évidence comment la perte de sens au travail peut amener certains employés, notamment des cadres, à changer radicalement de métier et d’organisation.
La quête de sens est une préoccupation largement partagée par de nombreux travailleurs. Cependant, la compréhension de la notion de sens au travail est diverse. Certains considèrent le sens lié à leur activité quotidienne, d’autres à leur travail d’équipe, aux valeurs de l’organisation, au métier exercé, au secteur d’activité ou encore au produit vendu. Malgré cette diversité, une majorité des salariés reste en attente d’une direction clairement exposée par leurs managers de proximité ou par la direction des Ressources humaines.
Le sens au travail est une notion transversale qui va au-delà des questions organisationnelles et de la Qualité de Vie au Travail (QVT). Il englobe la signification du travail, l’orientation du sujet dans son travail et la cohérence entre le sujet et son activité professionnelle. Cette quête de sens est guidée par un souci de cohérence entre les besoins du salarié et ce que l’organisation offre.
L’article souligne que la recherche de sens ne peut être que personnelle dans notre société moderne où il n’existe plus de système de sens collectif structurant la vie commune. Les individus doivent donc construire leur propre sens à partir de leurs valeurs et croyances.
Pour générer du sens dans les organisations, il est crucial de fournir des références collectives aux employés pour qu’ils puissent construire leur propre sens individuel. Cela peut passer par une exposition claire des finalités et des valeurs de l’entreprise, ainsi que par la mise en place de politiques favorisant le développement des compétences et l’évolution professionnelle. Toutefois, il est essentiel de ne pas tomber dans le « purpose washing » en communiquant sur des valeurs prétendues qui ne se reflètent pas dans les actions concrètes de l’organisation.
En conclusion, cet article met en lumière l’émergence de la quête de sens au travail et son importance pour le bien-être et l’épanouissement des employés. Il souligne la nécessité pour les entreprises de fournir des repères collectifs tout en laissant aux individus la liberté de construire leur propre sens en harmonie avec leurs valeurs et leurs aspirations professionnelles.
Donner un sens à son travail : oui, mais lequel ? The Conversation, 26 novembre 2019.