La délégation Occitanie Méditerranée de l’INSERM emploie 35 personnes. Comme pour toutes les organisations, la crise du COVID-19 a profondément bouleversé les modes de travail et les relations humaines et a apporté un certain nombre de question sur la manière d’envisager l’après-crise :
Comment la crise a-t-elle été perçue par le collectif de travail ? Quel a été l’impact sur le sens accordé au travail ? Comment tirer profit de cet événement pour améliorer les pratiques de travail ?
Sabrina Rety, responsable du pôle accompagnement professionnel et action sociale :
« Après le premier confinement, nous voulions savoir comment la crise avait été vécue, nous voulions permettre aux agents de s’exprimer sur cette période difficile et leur donner des clés de compréhension. Aussi, nous avions identifié des interrogations sur leur sens au travail, la crise a fait mûrir des réflexions sur la volonté de travailler autrement. Notre objectif était de permettre l’expression, la réflexion et d’identifier des pistes d’action pour faire de cet événement l’opportunité de travailler autrement ».
L’arrivée de la pandémie de COVID-19 a profondément bouleversé nos manières de vivre, de travailler et d’envisager l’avenir. Pour certaines personnes, la crise a provoqué une perte de repères et des difficultés d’adaptation. Pour d’autres, elle a, au contraire, ouvert une prise de conscience que d’autres manières de vivre et de travailler étaient possibles. Les organisations doivent maintenant composer avec ces nouvelles attentes envers le travail qui parfois sont très éloignées. L’objectif pour la délégation Occitanie Méditerranée de l’INSERM était, à l’occasion d’une journée de séminaire de la délégation, de faire un état des lieux de la situation et de permettre aux agents de s’exprimer sur leur ressenti et sur leurs besoins suite à la crise.
La problématique principale ici est que le vécu de la crise est hétérogène et que la situation de crise sanitaire est inédite et imprévisible. Avant d’apporter des réponses en termes d’organisation du travail, il est nécessaire de comprendre précisément le vécu de chacun pour proposer des réponses adaptées.
Mon intervention avec l’approche recherche-action s’est déroulée de la manière suivante :
Explorer ensemble :
La crise sanitaire était un événement jusqu’à présent inédit, pour en faire l’état des lieux, il était nécessaire d’identifier en amont les effets qui avaient été observés et étudiés jusqu’à présent. Un travail de recherche et de synthèse bibliographique sur le vécu des évènements imprévus a permis de construire un questionnaire ciblé que nous avons diffusé auprès de l’ensemble des agents de la délégation en amont de la journée d’échange.
Éclairer par les sciences :
Les résultats du questionnaire ont ensuite été analysés de manière poussée et ont été comparés avec des indicateurs de vécu de la crise au niveau national. Cela a permis de proposer une base de discussion et d’identifier les points forts de la délégation accompagnés de leurs effets, ainsi que des axes d’amélioration.
Co-construire avec les initiateurs, les acteurs et les utilisateurs :
Lors de la journée de séminaire, j’ai présenté devant l’ensemble des agents de la délégation les résultats du questionnaire ainsi que des éléments de compréhension des effets de la crise sur le travail. A partir de ces éléments, j’ai amorcé un échange entre les agents et la direction. L’objectif était de permettre aux agents d’exprimer directement leur vécu de la crise et leurs besoins auprès de la direction.
Mesurer l’impact et l’efficience du projet :
Les résultats du questionnaire présentent des indicateurs pour lesquels il existe des mesures au niveau national. Ceux-ci pourront être repris pour avoir une idée de l’évolution du bien-être des agents dans les mois qui suivent et, le cas échéant, suite à la mise en place d’actions, et qu’un dialogue s’instaure.
Sabrina Rety, responsable du pôle accompagnement professionnel et action sociale :
« L’intervention d’Elodie a fait carton plein face à un public d’une exigence redoutable. C’est quelqu’un qui a très vite cerné le besoin et qui a su y répondre très concrètement, en utilisant tout son savoir. Elle a eu une analyse très fine, une présentation très humaine. Elle connaît très bien le monde de la recherche et de l’INSERM, c’est un argument clé chez nous. Les résultats du questionnaire au niveau local et national ont été très appréciés, il s’agissait de bon indicateurs, nous les avons ensuite transmis au siège de l’INSERM. Ils ont été souligné par notre responsable national du bureau de la prévention».
Pour cette que cette intervention ait tout son sens auprès des agents, il était nécessaire qu’ils se sentent entendus, compris et qu’on leur apporte des points de repère. C’est grâce à la recherche de travaux antérieurs sur le vécu d’une crise que nous avons pu proposer aux agents un questionnaire aussi ciblé et ainsi de recueillir des données pertinentes qui se sont avérés être de bons indicateurs.