Dans leur transformation continue, les organisations actuelles cherchent de plus en plus des nouvelles formes de production, d’organisation et de direction pour bien répondre aux attentes d’un environnement externe compétitif et exigeant, mais aussi pour mieux contribuer à la vie au travail des employés. Cet ouvrage intègre trois importants domaines de recherche et d’intervention en psychologie du travail et des organisations : les nouvelles formes d’organisation, le changement et l’innovation dans les organisations et ses relations avec le bien-être et les nouvelles technologies et enfin se focalise sur certaines situations de travail positives et négatives.
Avec la collaboration du professeur Jean-Claude Coallier (Université de Sherbrooke), nous avons apporté à cet ouvrage un chapitre dédié aux nouveaux modes d’organisation visant à favoriser la coopération entre les salariés. Basé sur une recherche-action menée au sein d’un établissement bancaire canadien, ce chapitre relate les freins et les facilitateurs rencontrés dans la mise en place d’une culture de coopération insufflée par un mouvement de transformations technologiques et organisationnel. Une redéfinition des rôles, des fonctions, des processus décisionnels et des interactions entre les employés a été menée. Le pari était d’amener à faire travailler ensemble et différemment les salariés en favorisant des actes professionnels de collaboration et de coopération.
Notre recherche s’est tenue un an après la mise en place de ces différents dispositifs. Notre objectif était d’explorer dans quelle mesure et sous quelles conditions la mise en place d’un dispositif de transformation digitale a réellement permis de cheminer vers une culture de collaboration et de coopération. Pour cela, nous avons répertorié, par auto-observation, les actes de collaboration et de coopération accomplis par les salariés au cours d’une semaine de travail à l’aide d’un référentiel d’actes professionnels propre aux réalités de ce milieu de travail. Nous en avons conclus que les outils mis en place contribuent finalement davantage à prolonger ou maintenir des collaborations fondées sur l’interconnaissance et des liens interpersonnels qu’à renouveler véritablement les formes de collaboration.
Chevallier, E. et Coallier, J.-C. (2020). Nouveaux modes d’organisation: freins et facilitateurs dans l’implantation d’une culture de coopération. . In A. Battistell, C. Lagabrielle et D. Steiner (dir). Management, innovation et bien-être. Paris : L’Harmattan.